mardi 12 mars 2013

HAPPY BIRTHDAY TO ME


Cette semaine sera spéciale car c’est mon annif samedi. Et pas n’importe lequel puisque je fête mes 40 ans. Oui, Madame. J’ai eu la présence d’esprit de laisser passer quelques amis avant moi, comme Cédric, pour voir ce que ça faisait. Ils ont passé l’épreuve haut la main. On m’avait prévenu que ce serait le moment des remises en question, des bilans et que c’est un cap pas toujours évident à passer.

J’ai eu ma mini déprime en Décembre – ça, c’est fait - que j’avais mise sur le compte des mes hormones et du manque de soleil. J’étais allée loin : rejet de 8 années de vie anglaise en disant que c’était nul et con et que j’avais rien fait de concret et de bien ici à Londres. Comme les jeans neiges, ça m’est passé. Enfin, c’est toujours un peu vrai mais je m’en fiche car j’ai compris que ma vie avait le Q entre deux chaises et que par conséquent côté France, j’avais fait pas mal de choses. On est à une semaine de mon anniversaire et j’ai un peu les chocottes. Pas au point d’avoir la diarrhée hein, mais j’ai vu le film de ma vie défilé devant mes beaux yeux verts et je m’imagine celui qui va suivre. C’est précisément ça qui fout la trouille ; se voir rendre hommage comme si on était la meilleure actrice de l’année, qu’on nous remettait une médaille pour avoir bien mené notre barque jusqu’ici. Moi, j’ai la robe Valentino – dans mon film – et je la tiens avec mes deux mains et je tourne comme une toupie pour qu’on me voie bien sous tous les angles -  et je remercie papa, maman pour m’avoir fait, moi, sans eux je ne serais pas ici. Ensuite, je remercie Mme Bergeron, ma maîtresse de CP que j’adorais même si elle me mettait toujours au fond avec Christelle Billard. Elle m’a appris à lire et à écrire donc sans elle je ne serai pas là ce soir. Et puis, la liste est longue, au mon Dieu, je suis désolée, je pleure, je voulais pas, sniff, sniff, ah merci Brad, heu Jude, pour le mouchoir, donc je disais…

Je sais plus. On perd la boule à 40 ans.

C’est aussi être au milieu. C’est le début de la fin. C’est  être bientôt au point où les enfants sont grands et partent vivre  avec leurs potes à Pétaouchnock. A part George il reste avec son papa et sa maman. J’ai dit aux deux autres qu’à 18 ans, ils pouvaient partir. Oscar veut faire le tour du monde, bien. Et Rosie, elle veut que je l’aide à trouver un mari. Bien aussi.

40 ans, c’est se dire qu’on a pas mal réussi, comme par exemple, moi, on le sait, les enfants, c’est fait. J’en voulais trois, j’en ai eu trois et ils sont ma plus belle réussite. Je fais des bons soufflets au fromage aussi. Questions amour, j’ai trouvé le bon mec, et ça mes cocottes, c’est pas chose facile parce qu’on a déjà parlé du Prince charming et on sait qu’il n’existe pas ; donc il faut trouver le sous prince, le prinçounet, celui qui a les galons, la classe, l’intelligence, l’humour, ah ça, s’est obligatoire, l’ambition bien placée, la gentillesse, le charme, le sourire ravageur. Bon, bah moi, je coche les filles, car je l’ai. Les amis. Alors, les amis, y’en a que je trimballe depuis 30 ans, c’est vous dire s’ils sont bons et tous les autres, je les lâche pas d’une semelle car ils sont trop supers. J’ai pas assez de doigts pour les compter mais ils ont tous quelque chose d’unique. Je les admire pour ce qu’ils sont et ce qu’ils font. Juste un souci, ils sont en France et moi à Londres. Ah, la merde ! Non, pas la merde. Pour les correspondances longues distance et les visites occasionnelles depuis 8 ans, c’est top banana ! Donc je coche, que du bon cru. Ça me fait penser, et là, excusez-moi du rien à voir avec la choucroute, mais l’autre jour, je suis allée chez Marks & Spencer, mon supermarché locale et au rayon fromage, j’ai découvert (vous le connaissez déjà sûrement) un nouveau petit : le « Trou du cru » ! Pas mal, non ? Attention la contrepèterie. Ce qui nous amène à  ma famille. Oui, j’en ai une, un peu dispersée, un peu pas comme les autres mais elle existe et toujours là quand il faut. Comme les mammouths de l’âge de glace -le film - on se sert les coudes, on est présent quand ça va pas mais on n’est pas non plus les uns chez les autres en permanence. On peut pas de toute manière, on vit dans quatre régions et pays différents. Nous sommes par contre, incollables en skype, courriels et coups de fil gratuits. Allez, je coche aussi !

Bon, bah, 40 ans, je crois que c’est une réflexion plus interne. Pourquoi on est là (revenir sans arrêt sur la naissance des planètes, la préhistoire et tout le tintouin, ça commence à me lasser), qu’est-ce qu’on aurait aimé faire qu’on a pas fait (apprendre à faire des patchworks avec Monette, du bénévolat avec la Princesse Kate, le tour du monde en jet ski…) mais qu’il n’est pas trop tard de faire (du piano par exemple, du bénévolat avec la Princesse Kate ou l’Angleterre du Nord au Sud ?). On réfléchit à qui on est vraiment. Est-ce que je suis quelqu’un de bien ? Ou, vais-je le devenir d’ici mes 41. Oh putain, je vais avoir 41 ans un jour !!! Ça, ça me fout encore plus les boules que d’avoir 40.

Côté ride et peau qui tombe, j’y ai réfléchi. Il y a la chirurgie esthétique, et avec des bouquins à potasser et Youtube, on pourrait même se le faire soi-même non ? C’est déjà chiant de vieillir, si en plus faut ressembler à une vieille pomme.

En gros, je crois qu’à 40 ans, et vous me direz les quarantenaires si je me trompe, on atteint un semblant de sagesse. On bascule légèrement vers la carte vermeille. On est toujours frais et vaillant mais on sait maintenant que c’est la pente douce. On dit sagesse  mais on pense vieillesse, maturité, vieux pots et meilleures soupes. On réalise qu’on a moins de choix, l’étau se resserre et ça fait mieux de se dire qu’on s’en fout que d’essayer vainement de retourner en arrière. A part pour ceux qui osent la crise de la quarantaine pris par le démon de minuit. Pff pas bravo, on est en plein déni de soi et c’est mauvais pour l’entourage et la suite des évènements. Si je pouvais, y’aurait un truc ou deux que j’aimerais refaire ou plutôt ne pas faire. Mais serais-je ici sans mes erreurs ? Donc non, on ne va pas commencer à exhumer les vieux cadavres, qu’ils restent où ils sont.

Je ne regrette rien (je parle comme si je partais pour la lune demain) (ou comme si vraiment je faisais un speech pour les Oscars) (je dis jamais Césars car c’est trop chiant comme cérémonie),  mais y’a qu’une chose éventuellement qui me manque, c’est la foi. Je n’ai pas de Dieu ni de paroisse. J’aimerais avoir la fièvre du travail, être passionnée par ce que je fais, connaître l’émulation dans une équipe, vivre et me réveiller la nuit parce que j’aime ça et qu’une idée vient de me tomber sur le coin du nez. Avoir les doigts qui me démangent et le cerveau en ébullition parce que j’ai  une inspirationite aigue. J’ai de la chance d’avoir rencontré l’écriture grâce au blog (et Mme Bergeron) et de me sentir plus complète depuis, mais il y a tant à faire encore pour atteindre la maturité. Et c’est cette maturité qui compte le plus à mes yeux.

En fait 40 ans, dans mon cas, c’est une nouvelle ère, un début. Puisque si je me relis, j’ai tout ce que je veux pour être heureuse, je n’ai plus qu’à me concentrer sur une seule chose : l’écriture. Finalement, c’est presque de la chance cette histoire ; un ticket pour samedi s’il vous plait !



Merci à mon cher et tendre Pip Ayers pour son temps et son talent. Comme toujours, je suis en totale admiration.








11 commentaires:

  1. je confirme, je préfère mes 40 à mes 30. Ca m'a pris du temps pour le comprendre.
    ..... je suis pas sur pour les 50 par contre, on avisera !
    tu portes tes 40 ans comme le reste, tête haute, avec brio, talent et beauté ! y en a pas deux comme toi, et même si il y en avait une autre, on en aurait pas besoin, tu nous ( me) combles.
    bisous.

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  2. très très jolie dessins by the way !

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    1. quand les dessins sont beaux, je féminise. c'est tout.

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    2. Arrete tout, je vais pleurer!

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    3. j'espère bien qu'on te verra verser ta larmichette quand même ! en tout cas, on fera tout pour chérie !!

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  3. bon voilà, tout est dit....
    j'ai dépassé les 40 depuis 3 ans maintenant, et ce qui vient me semble encore meilleure que ce qui fut.
    Quand j'étais petite j'avais un grand amour : ma mamie Jo, sa vieille peau toute ridée et si douce, ses cheveux soyeux et couleur de neige, je la trouvais tellement belle, que c'est à elle que je voulais ressembler quand je serai vieille! depuis ce jour, je sais que je serai toujours belle pour quelqu'un.
    alors je me suis appliquée à être belle pour moi, et mon miroir (gentil miroir) me le dit tous les jours.
    "Dans le jardin de la vieillesse comme dans celui de l'enfance, les fleurs y sont pareillement jolies." René BERTHIAUME.

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  4. Ma mere est une mamie Jo et je voudrais aussi être comme elle pus tard!

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    1. mais au fait : (je l'écris maintenant mais cela ne prendra effet que samedi)

      JOYEUX ANNIVERSAIRE (ma toute jeune vieille)

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    2. Je te dirai merci samedi seulement.

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  5. on s'en fait toute une histoire, c'est vrai, et tu vois on philosophe, l'heure des bilans etc...mais en fait, je crois que c'est le moment délicieux d'être toujours aussi jeune et con qu'avant, sans douter de soi! hahahaha!On va te faire ta fête ;)))) LOVE

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