mardi 23 octobre 2012

Vive le sport!!!!


Nicole aimait bien me balancer que je n’étais pas assez hardie et qu’il fallait toujours remonter sur sa monture après une chute. Bien entendu c’était plus facile pour  elle de le dire, que moi, coincée entre deux arbres. Ma poney - un shetland – était déjà bien loin, partie chercher meilleure cavalière.
Des années d’équitation pour m’entendre dire ça. Il est vrai que ces bêtes imprévisibles me faisaient peur mais j’aimais passionnément les chevaux.
Je fais cette allusion à mes années jockey car voyant le désastre de mon expérience pour me faire des amis sur internet, quelque part ça m’a fait penser à Nicole, ma monitrice. Comment allais-je faire pour remonter sur un cheval ? En tout bien tout honneur.

En deux mille dix, le moral était au plus bas, la fête n’y était pas. Mais si on fait un petit saut dans le temps, deux mille douze a été plutôt prospère au niveau éducation physique. Je ne sais pas si c’est d’avoir lu un jour dans un pub « Wimbledon may  be over but we are reliving it with our strawberry and cream tart » mais ça m’a donné le power ce petit message. Je me suis dit, j’aime les desserts, oui, j’ai lu Wimbledon, pensé tennis, sport, Nicole, et en deux temps trois mouvements j’en étais à échafauder des plans pour m’y remettre. Le tout en sirotant une pinte. C’est dingue tout ça !



J’ai donc pris de bonnes résolutions. Je ne tiens jamais celles du nouvel an de toute façon, alors j’ai tout misé sur celles de Septembre. Pourtant j’avais pas envie. Etait-ce la fin de ma trentaine qui me tracassait et me poussait à faire des choses folles ? Les jeux olympiques peut-être ou de vous parler de mes sept années de cheval. Qui sait ?

J’avais envie d’un coach sportif personnel. Je voyais les choses  en grand. Il fallait de grands moyens pour quelqu’un dans mon état. Je rêvais tonus, muscles saillants et transpiration. J’ai fini par trouver Carlos dans les pages jaunes. A notre premier rendez-vous, j’ai été claire : Carlos, s’teupl aide-moi, transforme-moi, et je veux personne d’autre que moi dans ton local. Ce serait trop la honte. Et ça c’est avéré.
Il avait plus envie de déblatérer sur l’indice de ma masse corporelle et le calcul de mes protéines journalières. J’ai refusé catégoriquement de me peser et il était surpris de me voir surprise de commencer dès ce premier rendez-vous. Sans échauffement, sans préambule. Là tout de suite.

I like it !

Carlos est jeune, petit, je pourrai le mettre dans ma poche, musclé, trapu et porte un jogging of course. Carlos, parle vite et bouge vite. Il n’a pas vraiment le temps d’écouter mes palabres et mon inquiétude grandissante sur mes auréoles et ma lourdeur au niveau du bas du dos. J’avais eu trois enfants (Quoi??? Trois ???) d’où le mou sur le ventre. Non, il faisait le boulot qu’on lui demandait, me faire suer.

Ont donc suivi, après cet entretien, deux séances d’humiliations suprêmes.
Moi, en jogging. A côté de Carlos, en jogging aussi. Moi, incapable d’utiliser le rameur, de soulever les poids, ou de boxer sans me faire Carlos. J’ai réussi à tomber du tapis de course à la deuxième séance à bout de souffle, j’essayais de lui dire que ça allait trop vite. Comme Jessica Biel dans Valentine’s day, qu’on m’a forcé à regarder la semaine dernière.
 Moi, dégoulinante de transpiration. Ah ça, pas comme Jessica. A part à la piscine, je n’ai jamais eu les cheveux mouillés en sport. Le peu de fois où j’ai couru, c’était sous les bras uniquement, le mouillé. Mais c’était sans compter sur le studio « thirty minutes results » de Carlos et ses acolytes, probablement tous issus de la Grèce antique, lanceurs de javelot et précurseurs des J.O. Ames vouées au corps et à la sueur. Disciples de l’effort et de la torture mentale, ils n’étaient sur terre que par pur dévouement et promesse de changer les gros humains en athlètes pour la survie de leur espèce.
Mon corps entier ruisselait, perlait, tremblait. Mes sourcils étaient restés en position étonnement – surprise - pendant l’entière demie heure. Mais Carlos s’acharnait toujours sur moi.
« Allez Mawie, encore trente comme ça !!!!! »

Je pensais aux représailles.

Ces satanés fesses m’empêchaient de faire la moitié des exercices, elles étaient bien trop lourdes et n’obéissaient pas à ma tête. J’avais envie de rentrer à la maison et de me réfugier sous la couette. J’entendais à la place,  Carlos compter de un a dix en répétant trois fois le huit. Salaud.
Ah, c’est l’heure ? Etirement, serrage de mains et à la semaine prochaine. Il m’a conseillé de manger en rentrant et de boire beaucoup d’eau.
Il n’y avait qu’un pain aux raisins qui trainait dans la cuisine, je l’ai mangé en me disant que je l’avais bien mérité et qu’un jour je serai hot (musclée/bonne) comme Jessica Biel.




Merci mille fois à Julien Malland pour ses illustrations et Linda pour ses pains aux raisins









1 commentaire:

  1. En grande forme Mawie ! Je sais pas si c'est le sport ou Carlos, mais en tout cas,tu m'as bien fait marrer coquine !

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