mardi 28 février 2012

All you need is love

 
Je suis Française, amoureuse d’un Londonien, aïe!

Me voilà donc embarquée dans une vraie histoire, à distance soit, qui coûtait cher en téléphone et Eurostar soit, mais je m’en contrefichais, j’étais A-M-O-U-R-E-U-S-E !

Mon amoureux était sous le charme de mon studio, avec toilettes sur le palier et douche dans la cuisine. Il appelait la boulangère d’en bas par son petit nom et raffolait des chouquettes du dimanche. D’ailleurs, quand il venait, c’était toujours avec des viennoiseries et des miettes de croissants sur son pull. Et les chouquettes ! Je vous jure qu’il était amoureux de moi, si, si; mais je pense qu’il était aussi amoureux de la boulangère, des apéros improvisés, de mes amis qui débarquaient sans prévenir avec vin et saucisson, ou du musée d’Orsay qu’il vénérait et me forçait à visiter dès qu’on avait un moment.


De mon coté, à chaque fois que j’allais chez lui, j’étais émerveillée par l’atmosphère cosy de sa ville, de ses pubs aux fauteuils malmenés près des cheminées et de ces Anglais, tout âge confondu, qui se retrouvaient religieusement, autour d’une bière.  La bière chez eux, désolée, mais elle était différente. Elle était meilleure, plus belle. J’avais des envies soudaines d’écrire des poèmes, rien qu’à regarder les bulles pétiller et leur couleur ambrée. Probablement à la deuxième pinte. J’étais impressionnée par le nombre de restaurants, de cafés, de cinémas. Les Londoniens sortaient beaucoup plus que nous, consommaient plus et cette ville s’était adaptée à leurs besoins. Ou l’inverse. J’ai découvert Jamie Oliver, Gordon Ramsay, la cuisine indienne et ses épices qui font pleurer, les sunday roasts avec petits pois verts martiens et le Marmite au petit-déjeuner. J’aimais l’énergie et le buzz de cette ville.
J’étais heureuse. J’avais l’impression que le monde m’appartenait et qu’il fallait juste appuyer sur un bouton pour atterrir un week-end sur deux dans un nouveau quartier, dans un nouveau restaurant, une nouvelle ambiance. La diversité m’enivrait et les clichés aussi. En vraie Française qui se respecte, j’adorais les taxis noirs, les cabines téléphoniques rouges …et Lady Di. Y’a bien des gens qui aiment Mylène Farmer.

Pip et moi devions, chacun de notre côté, fantasmer sérieusement sur la vie de l’autre, trouver exotiques les habitudes de l’autre. On souffrait de la distance qui nous séparait et des déplacements professionnels de mon amoureux, mais c’était sans aucun doute la plus belle année de notre histoire.

Quand je voyais la grande roue, « London Eye », cachée entre les immeubles, en arrivant à Waterloo (à l’époque c’était Waterloo, my friends) mon cœur s’affolait. Il me restait cinq minutes pour faire un raccord maquillage, coiffure, parfum et chewing-gum. Et là, tout se passait au ralenti. Je descendais du train comme s’il y avait un tapis rouge ; ma valise en carton se transformait en Vuitton, je marchais comme Kate Moss et j’attendais Johnny Depp. Enfin, il paraît que mon mec ressemblait plus à Phil Collins. Okay, c’était les copines de ma mère qui disaient ça. Ça m’énervait ! Sauf une, qu’avait dit un jour, qu’il ressemblait à David Beckham. Celle-là, je sais pas d’où elle sortait, ni si elle parlait bien de mon Pip, mais je l’adorais d’entrée de jeu. Avec son sourire à faire fondre toutes les mémés de la terre, il méritait largement d’être confondu avec Johnny Depp. Il était mon Johnny.

Voilà, j’étais toujours sur ce fameux nuage, je faisais la ronde avec Casimir et Julie, j’étais heureuse comme les enfants le sont.




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